En 2005, « Baina » (le vieux en malgache) qui est à la retraite et vit à Tananarive (« Tana »), commence à s’ennuyer grave. La retraite, c’est bien mais à condition de travailler. A l’occasion du règlement d’une succession, il découvre qu’un ancêtre de son épouse (Mamy Josy), décédé en 1958 (l’ancêtre, heureusement pas l’épouse), possédait des terrains à Moramanga, ville située à 110 kms à l’est de Tana, sur la route de Tamatave (Toamasina). Il finit par les retrouver et trouve une savane en friche, occupée en partie par des goyaviers sauvages dont on ne peut rien faire et par des Eucalyptus Grandis (les Kininina) qui ont poussé spontanément et que les populations aux alentours coupent pour faire du charbon de bois. Il se dit qu’il aimerait bien faire, pour s’occuper, une petite plantation qu’il viendrait voir une semaine par mois, pour s’oxygéner et vivre un peu à la campagne.

Cela fait un moment qu’il pense aux huiles essentielles que l’on cultive, avec un certain succès, dans la plupart des régions de l’Ile. Dès le départ, il se dit qu’il ne participera pas à la déforestation généralisée en exploitant des plantes endémiques dont certaines sont en voie d’extinction et qu’il ne récoltera que sur les plantes qu’il aura lui même plantées. A Moramanga, certains ont planté avec succès du Géranium Bourbon mais les plantations ont été décimées pendant l’année 2000 par des viroses. Donc à éviter. D’autres ont planté, avec des succès divers, du Ravintsara (Cinnamomum camphora) qui est un arbre résistant dont on trouve dans les villes et les villages, des spécimens de près de 100 ans. L’ennui, c’est qu’il faut investir pendant 5 ans avant de commencer à récolter.

Il décide néanmoins d’essayer le Ravintsara mais aussi le Romarin, la Citronnelle, l’Eucalyptus Citriodora et l’Eucalyptus Globulus.

Fin 2008, les essais étant encourageants, il décide, en famille, de créer une petite société familiale qui tentera de percer dans ce créneau des huiles essentielles. La gestion de la SARL est confiée à Caroline Rasamoely, sa fille résidant à Tana, lui-même se chargeant de la plantation. Mamy Josy apporte le terrain et la dernière associée, sa fille Isabelle qui vit à Paris, aidera pour la Communication.